TDAH & ACUPUNCTURE

TDAH et ACUPUNCTURE

TDAH & ACUPUNCTURE

TDAH et ACUPUNCTURE

Un tour d’horizon du TDAH et des thérapies intégratives disponibles

L’acupuncture représente une thérapie intégrative efficace dans le traitement du TDAH. L’activité physique ainsi que la thérapie comportementale méritent également d’être considérées.

Le TDAH est un diagnostic pédiatrique très controversé. Le TDAH est considéré surdiagnostiqué et il ferait souvent l’objet d’erreurs de diagnostics. Le Collège des médecins du Québec déclarait en février 2015 être conscient qu’il existe réellement un problème de surdiagnostic du TDAH. (1) (31)

Le TDAH pourrait disparaître à l’âge adulte. 1000 sujets ont été suivis pendant près de 40 ans en Nouvelle-Zélande. En 2015, on publie les résultats. Seulement 5% des participants ayant reçu le diagnostic durant l’enfance satisferont aux critères diagnostics du TDAH à l’âge de 38 ans. (2) Pourtant, jusqu’à 81% des jeunes auront reçu un diagnostic de « maladie mentale » rendu à l’âge de 21 ans. (3)

Description du TDAH

Le TDAH est caractérisé par de l’inattention et-ou de l’hyperactivité, de l’impulsivité. Le TDAH peut être concomitant à l’anxiété, un trouble d’opposition, un trouble du comportement, un trouble de l’humeur, l’abus de substances, des difficultés d’apprentissage. Le TDAH peut nuire aux accomplissements académiques, aux relations sociales avec la famille et les pairs, et éventuellement à une perte d’estime de soi ou encore une atteinte à la qualité de vie en général. 

Les symptômes du TDAH ont été décrits dans plusieurs ouvrages phares de la médecine traditionnelle chinoise. Ni X. et al. rapportent notamment ces citations provenant de traités classiques. (4)

  1. Dans Les Questions Simples, (Huangdi Neijing, Suwen) écrit il y 2500 ans, on peut y lire: « Le Yang puissant renforce les jambes, rendant la grimpe facile. L’excès de Yang mène à une verbomotricité, et une exubérance du discours, peu importe qui est l’interlocuteur »… et plus loin: «  Seulement lorsque le Yin est en paix et le Yang compact, puisse l’essence de l’esprit être en paix. »
  2. Dans Zhubingyuanhoulun, écrit en l’an 610, on y avance: « Les enfants qui ont une asthénie viscérale, particulièrement des intestins, accompagnée d’une agitation du sang et du qi, sont sans repos et agités. »
  3. Sun Si Miao, dans son ouvrage 1000 prescriptions valant leur pesant d’or, écrit en l’an 652, recense: « Le silence inapproprié, le fait de parler pour aucune raison, ou les activités excessives désordonnées, avec une courte capacité de concentration de l’esprit. »
  4. Dans le livre Achieving Longevity by Guarding the Source (Shoushibaoyuan) écrit en l’an 1616, on y mentionne aussi des symptômes similaires.

54% des parents d’enfants diagnostiqués TDAH auraient recours à des thérapies intégratives. Ces parents désignent ainsi qu’il est important pour eux de « reprendre contrôle du traitement de leurs enfants » et accordent plus d’importance à une thérapie dite « naturelle ». Chan et al. rapportent en 2003 dans le Journal of Developmental & Behavioral Pediatrics que les pédiatres ont la responsabilité d’initier une discussion avec les patients et leur famille au sujet de l’utilisation des thérapies intégratives dans le traitement du TDAH. (5)

Le centre de contrôle des maladies aux États-Unis –CDC– avise que les parents devraient essayer la thérapie avant la médication. Non seulement la thérapie comportementale a été démontrée efficace, les effets secondaires à long terme des médicaments sur les jeunes ne sont pas bien connus. Les enfants plus jeunes sont généralement atteints de plus d’effets secondaires. (6) (7)

L’importance de l’activité physique

Il existe des liens anatomiques entre les zones cérébrales activées lorsque notre attention est dirigée sur un objet et lorsque le cerveau active, par voies neurologiques motrices, les muscles volontaires nous permettant de bouger. L’activation d’une fonction -soit de l’attention ou du mouvement- pourrait engendrer l’activation de la seconde fonction. Le fait de bouger pourrait donc assister physiologiquement la fonction de l’attention. (8)

TDAH inc., un business florissant

Il y aurait eu une augmentation continue de la prévalence du TDAH, en moyenne de 5 % par année de 2003 à 2011. Cette croissance continue. En 2012 au Québec, on comptait 32 000 cas chez les moins de 18 ans et 20 000 chez les adultes pour 32,5 millions $ en remboursements. En 2016, c’était 38 000 enfants et adolescents ainsi que 44 000 adultes qui vivaient avec un TDAH, ce qui aurait engendré 52 millions $ en réclamations. Il s’agit donc, entre 2012 et 2016, d’une augmentation de près de 20% en diagnostics, accompagnée d’une croissance de 60% des montants réclamés pour l’achat de médicaments traitant le TDAH. (9) (10)

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, suite aux préoccupations qu’il soulève face à l’usage des médicaments spécifiques au TDAH sur le territoire québécois, a demandé à l’INESSS de produire un portrait de l’usage, publié en 2017. Cette année là, 41 727 enfants et adolescents ainsi que 50 357 adultes vivaient avec un TDAH, ce qui a engendré 55,8 millions en réclamations. Cette tendance à la hausse ne s’annonce pas encore essoufflée. De janvier à juin 2018, la RAMQ a déjà remboursé 29 millions $ en médicaments pour le TDAH. (11)

On brasse de bonnes affaires au Québec, mais qu’en est-il de nos enfants?

En ce qui concerne les médicaments, seul les enfants de moins de 5 ans présentent une utilisation inférieure en sol québécois par rapport aux chiffres d’au moins une autre province canadienne. L’usage est supérieur chez tous les autres groupes d’âge. On utiliserait en fait presque 3 fois plus de médicaments spécifiques au TDAH au Québec qu’ailleurs au Canada. L’usage par médicament est supérieure à la valeur canadienne pour tous les médicaments, excepté la dexamphétamine. 5 des 10 produits pharmaceutiques spécifiques au TDAH, soit le ConcertaMC et ses génériques, le BiphentinMC, la lisdexamfétamine, l’atomoxétine et la guanfacine sont plus utilisés chez les 0 à 25 ans au Québec que dans n’importe quelle autre province canadienne. Il ne s’agirait pas d’agents de 1ère intention selon la liste de la RAMQ. 

« La couverture plus large des médicaments spécifiques au TDAH à longue durée d’action au Québec par rapport à ce qui a été observé ailleurs au Canada et la gratuité des médicaments pour les enfants et les étudiants à temps plein âgés de 18 à 25 ans inscrits au régime public d’assurance médicaments du Québec (RPAM) pourraient expliquer la prévalence plus élevée de l’usage des médicaments spécifiques au TDAH sur le territoire québécois. L’ampleur de la différence de la prévalence de l’usage des médicaments spécifiques au TDAH chez les 0 à 25 ans au Québec mène cependant à rechercher d’autres hypothèses explicatives que celle de l’accessibilité aux médicaments… Parmi celles-ci, mentionnons un diagnostic posé trop rapidement, un suivi médical insuffisant, l’influence des parents et celle des milieux scolaires sur les médecins, le manque d ’activité physique, le non-respect de saines habitudes de vie et les mesures particulières offertes en milieu scolaire, y inclus le niveau universitaire, aux personnes qui ont reçu un diagnostic de TDAH. » (11)

Pour le Dr. Falardeau, il y aurait « tout simplement trop de faux diagnostics » Des cas d’anxiété ou de trouble de l’opposition, qui causent des symptômes recoupant ceux du TDAH, peuvent être confondus pour un TDAH. (12)

Il y a 20 ans -en 1999- la controverse battait déjà son plein autour de la surconsommation de stimulants du système nerveux central. En 1999 le même ministère au Québec, prétendument troublé par l’augmentation des stimulants chez les jeunes, avait commandé, conjointement avec le ministère de l’éducation, un comité conseil sur le TDAH. Qu’est-il arrivé depuis ce temps? La consommation de ces stimulants aurait en fait décuplé depuis les 20 dernières années… 

Cri du coeur 

Début 2019, une cinquantaine de médecins québécois -dont 45 pédiatres- signent une lettre cri du coeur pour dénoncer la situation dans laquelle se trouve nos jeunes. Ils demandent maintenant rien de moins qu’une commission parlementaire à ce sujet. Ils soulignent également que la prescription de psychostimulants pour le TDA sans hyperactivité n’est pas suffisamment validé par des données probantes et que pourtant, en contrepartie, plusieurs études ont déjà soulevé que l’activité physique contribuerait à améliorer l’attention et l’hyperactivité. Nous devons absolument offrir plus d’activités physiques à nos jeunes! Personnellement, je n’ai jamais compris pourquoi les cours d’activité physique de mes enfants, l’une à l’école primaire et l’autre au secondaire, n’étaient pas offerts à tous les jours, pour tous. Les médecins signataires demandent un projet pilote de 30-45 minutes d’exercice par jour. (13)

Efficacité et sécurité de médicaments utilisés remises en question

Des suivis à long terme remettent en question l’efficacité des médicaments

1. Un suivi effectué chez 579 enfants de 7, à 9,9 ans (14)

Lorsque l’hyperactivité et l’inattention sont présentes chez les enfants, même après un suivi intensif de 14 mois combinant la thérapie comportementale et la médication, ceux-ci performeraient moins bien que leurs pairs pour la plupart des indices de fonctionnement évalués.

Si les améliorations du traitement sont généralement maintenues, l’efficacité différentiel du traitement continue d’être amoindrie 3 ans -et plus- après le début du traitement.

2. Un suivi effectué sur 6 ans chez 333 enfants de 3 à 5 ans. (15)

6 ans après le début de l’étude, 89% des enfants traités par médication ont toujours le même diagnostic.

3. Un suivi effectué sur 8 ans chez 2 878 enfants âgés de 6 à 14 ans. (16)

Les enfants diagnostiqués consommant des stimulants seraient 10,5X plus susceptibles d’être considérés par l’enseignant comme des élèves qui performent en dessous de leur âge comparativement aux enfants n’en ayant jamais pris.

4. Un suivi effectué sur une période de 14 ans dans le cadre d’une étude longitudinale canadienne sur 8 643 enfants -dont 1654 québécois-  (17)

Les enfants prenant des médicaments sont un peu plus sujet à redoubler, à obtenir des résultats plus faibles en mathématiques, à avoir une détérioration des relations avec leurs parents, de démontrer un peu plus d’anxiété, de dépression. Cette étude a comparé l’avant et l’après de la couverture par la RAMQ de l’assurance médicaments, ayant desservi jusqu’à 45% de la population québécoise sans assurance privé. Après 10 ans d’accès amélioré aux traitements pharmacologiques, est-ce que la santé et la performance académique s’est améliorée? Et bien, non. Les enfants québécois sont légèrement plus anxieux et déprimés qu’avant le régime de couverture des médicaments. Aussi, les chances de redoubler ont légèrement haussé et la probabilité d’obtenir le diplôme d’études secondaires a légèrement diminué après l’orchestration du programme de couverture des médicaments. (18)

⚠️Les médicaments peuvent entraîner des effets secondaires

Les stimulants pourraient occasionner des effets secondaires: la diminution d’appétit ou la perte de poids, l’insomnie, l’aggravation de l’anxiété. D’autres effets secondaires plus graves ont été soulevés, dont une augmentation du risque cardiovasculaire. (19)

De 2005 à 2010, on a observé une augmentation de 133% des visites aux urgences impliquant les stimulants aux États-Unis. (20)

Un potentiel d’abus réel

Des stimulants sont couramment prescrits pour le TDAH.

  1. Le méthylphénidate, le constituant majeur du Ritalin et du Concerta. 
  2. L’amphétamine, le constituant majeur de l’Aderall, du Vyvanse.

Parfois d’autres médicaments que les stimulants sont utilisés pour le TDAH.

Une enquête mené en 2014 auprès de 1600 jeunes de 18 à 25 ans, dont plus de 60% sont des universitaires, révèlent que 1 étudiant sur 5 avait déjà abusé des stimulants, soit pour combattre le sommeil, étudier ou rehausser leurs performance académique. Les plus utilisés étaient Adderall, Ritalin et Vyvanse. (21)

La plupart des consommateurs qui en abusent les absorbent normalement, en cachet, par voie orale. 40% de ceux qui en abusent choisiront la voie nasale pour s’intoxiquer, après avoir écrasé les comprimés. (22)

Nous savons encore très peu sur les effets à long terme des stimulants sur le cerveau humain. Les stimulants pourraient avoir un effet négatif sur l’humeur et aggraver l’anxiété. (23)

AVERTISSEMENT: Autant la prise que l’arrêt d’un médicament doit toujours se faire sous la supervision du médecin traitant. Consultez votre médecin si vous avez des questions au sujet des traitements par médication.

Quoi suggérer d’autre aux enfants diagnostiqués TDAH?

De l’acupuncture. En tant qu’acupuncteur, je recommande à la RAMQ d’offrir la couverture nécessaire permettant de traiter les enfants québécois diagnostiqués avec le TDAH, selon un protocole d’électro-acupuncture considéré efficace. La méthodologie demande 6 traitements par semaine durant 12 semaines. Un total de 72 séances.

Les auteurs de l’essai clinique ayant utilisé la méthodologie décrite plus haut avancent que l’électro-acupuncture combinée à la thérapie comportementale augmente les effets thérapeutiques de la thérapie seule. Pour les patients inattentifs, les symptômes principaux peuvent s’améliorer, hausser le niveau d’attention, et améliorer la participation à la vie familiale. Pour les patients hyperactifs, les épisodes d’impulsivité peuvent être diminués. Le plus grand mérite de combiner l’électro-acupuncture et la thérapie comportementale repose dans le fait que les effets durent dans le temps, avec moins de récurrence des symptômes jusqu’à 6 mois après le traitement, en plus d’être considérée sécuritaire et fiable. (24)

Une autre étude est aussi arrivée à des conclusions positives pour le traitement du TDAH, cette fois-ci par acupuncture seule, utilisant une méthodologie similaire à Sha Sha Li et al., soit 5 traitements par semaine durant 12 semaines. Un total de 60 séances. L’efficacité de l’acupuncture a été comparée à un stimulant utilisé dans le traitement du TDAH. L’acupuncture et le stimulant présentaient des efficacités équivalentes. (25)

En 2014, Tas et al. dévoilent dans les résultats de leur étude évaluant le traitement des symptômes primaires du TDAH par acupuncture qu’ils ont constaté une amélioration des performances académiques, basées sur une meilleure motivation des élèves, ainsi que des capacités améliorées d’apprentissage et de mémorisation. Les auteurs mettent de l’avant que l’acupuncture serait à favoriser comme intervention de première ligne pour les étudiants aux prises avec divers symptômes, dont l’inattention, une baisse de la motivation, la phobie de l’école, l’anxiété des examens et d’autres désordres du comportement causés par le stress. Notamment, l’équipe de Tas et al. observera une augmentation significative des résultats obtenus en mathématique, langue, et sciences sociales des étudiants. (26a) Les résultats de Dias M. & al. en 2014 ainsi que de Schroeder & al. en 2017 abondent dans le même sens en ce qui a trait les bénéfices de l’acupuncture sur le stress des étudiants. (26b) (26c)

Les dépenses publiques en santé au Québec pour 2018 auront été de 38,5 Milliards $. Oui, 38,5 milles millions de dollars. Si la RAMQ remboursait les traitements d’acupuncture, au prix moyen du marché, aux 32 000 enfants québécois atteints du TDAH, les coûts pour que tous les enfants complètent le protocole représenteraient moins de 0,5% du budget annuel actuellement alloué à la santé au Québec -plus précisément 0.32%- 

Méta-données dans le traitement du TDAH par acupuncture

2011

Une méta-analyse publiée par Cochrane Database of Systematic Reviews n’est pas arrivée à grand chose en 2011, aucune étude évaluée dans la base de données ayant rencontré les critères d’inclusion établis par les auteurs à l’époque.

Cochrane? Les fondements de cette institution se sont ébranlés à la racine lorsque leur co-fondateur est devenu lanceur d’alerte pour leurs pratiques investies par l’industrie. Ce conflit d’intérêts associé à l’institution sera certainement difficile à faire oublier. (27)

2014

Une revue publiée en 2014 arrive à la conclusion que la MTC, -médecine traditionnelle chinoise- utilisant une combinaison de traitements personnalisés d’herbes médicinales, d’acupuncture, de massage tuina, de tai chi, et de prescriptions diététiques, a été démontrée efficace pour améliorer les symptômes du TDAH, conjointement à la pharmacothérapie, ou comme thérapie unique sans médication. La MTC est sécuritaire et présenterait moins d’effets secondaires que la pharmacothérapie. 

En fait, dès 2010, on reconnaît que le TDAH est une des raisons de consultation les plus fréquentes en pédiatrie en Chine. Les auteurs de la revue expliquent:

« On vise, par les thérapies de la MTC, le retour d’un équilibre interne. C’est ainsi que le corps, le mental et l’esprit peuvent retrouver une fonction normale. Les cliniciens de la MTC sont reconnus en Chine pour assister les patients à retrouver un mieux-être, en améliorant la qualité de la vie en général, par une amélioration de l’appétit, la qualité du sommeil, la mémoire, et les performances scolaires. Ceci réduit aussi le stress familial et parental, les dérangements dans les classes, augmente l’estime de soi de l’étudiant, et permet un rétablissement de relations harmonieuses avec l’entourage. » (28)

2015

Une méta-analyse publiée en 2015 incluant 13 études cliniques comprenant 1304 enfants diagnostiqués TDAH démontre que l’acupuncture est une thérapie efficace et sécuritaire dans le traitement du TDAH. Aussi, la combinaison de l’acupuncture avec la pharmacothérapie ou la thérapie comportementale serait significativement plus efficace que la pharmacothérapie ou la thérapie comportementale seule. Notamment, l’acupuncture pourrait être aussi efficace que le méthylphénidate (Ritalin) dans les syndromes de vide de yin du foie et du rein. Les auteurs précisent que les résultats de l’étude ne sont pas attribuables à un biais de publication, tel qu’il est parfois soulevé pour critiquer les publications d’origine chinoise. (29)

⚔️Approches en acupuncture pour le traitement du TDAH

En 2017, j’ai eu la chance d’assister à une formation continue Asie, sur le sujet de la crâniopuncture, selon le système Dr. Zhu’s Scalp Acupuncture (ZSA). Dr. Zhu est une sommité internationale en la matière. Une des premières questions que Dr. Zhu pose au groupe en débutant son séminaire est la suivante: « Qui ici a déjà sauvé des vies avec l’acupuncture? » Il enchaîne ensuite: « Si vous n’avez pas encore commencé à sauver des vies avec l’acupuncture, on ne vous a raconté que la moitié de l’histoire. » L’assistance est pourtant composée de dizaines de spécialistes, dont plusieurs qui cumulent une sur-spécialité médicale. Dr. Zhu le sait. Il connaît bien son public. Il sait aussi que plusieurs ne connaissent pourtant pas l’autre moitié de l’histoire. Il procède par exemple à nous raconter comment il a réanimé, au fil des années, de nombreux patients déclarés morts cliniquement à l’hôpital, à l’aide d’aiguilles d’acupuncture placés sur le crâne, alors que les médicaments n’offraient plus aucun espoir chez eux. Parmi les protocoles transmis par le Dr. Zhu lors de la formation, le traitement du TDAH par crâniopuncture était l’une des approches thérapeutiques innovantes pour moi.

Effectivement, lorsque j’ai gradué en 2007 de mes stages d’acupuncture, je n’avais jamais entendu parler du protocole 27 aiguilles -points de crâniopuncture- dans le traitement du TDAH. 10 ans plus tard, je prends donc des notes lorsque Dr. Zhu le décrit. Depuis, j’ai utilisé ce protocole sur un nombre grandissant de patients, que ce soit par la thérapeutique d’acupuncture traditionnelle, administrée à l’aide de minuscules aiguilles jetables, ou encore par l’acupuncture LASER, une technologie absolument non invasive, sans aucune piqûre ou inconfort, avisée pour les plus grands sensibles ou encore ceux qui craignent simplement les aiguilles. Les enfants apprécient aussi l’acupuncture LASER pour cette raison. 

Certains des points les plus recommandés pour le traitement du TDAH ont aussi été recensés par Leng FN et al. Ces points sont à choisir en fonction de l’évaluation du patient en procédant au diagnostic différentiel de la MTC.

5 syndrômes du TDAH sont mis de l’avant par Ni Xi et al. dans la pratique actuelle de la MTC. (30)

  1. Chaleur du coeur et du foie
  2. Perturbation de l’interne par des mucosités-feu 
  3. Déficience du coeur et de la rate/pancréas
  4. Dépression du foie et de la rate/pancréas
  5. Déficience du Yin du foie et des reins

Consultez dès aujourd’hui un acupuncteur près de chez vous. Pour trouver un professionnel de la santé à proximité, consultez le répertoire de l’association des acupuncteurs du Québec (AAQ) .

 

✍À propos de l’auteur

Olivier Roy, Acupuncteur. En date de 2019, Olivier Roy compte 15 ans d’expérience en tant que professionnel de la santé. Les 13 dernières années ont été dédiées à la pratique clinique de l’acupuncture, dont l’acupuncture obstétrique, l’acupuncture pédiatrique, l’acupuncture dans le cadre de protocoles de fertilité, l’acupuncture pour la performance sportive, l’acupuncture dans la réhabilitation de blessures pour les sportifs professionnels, mais aussi ceux qui font ça dans leur salon, les retraités qui ont décidé de rester actifs, et aussi les voyageurs, venus de loin pour trouver l’expertise québécoise en acupuncture. Olivier Roy mène une pratique occupée à Montréal et administre aussi régulièrement des traitements d’acupuncture aux patients en milieu hospitalier.

RÉFÉRENCES

(1) Tommy Chouinard, « Mal outillés » contre les troubles de l’apprentissage, La Presse, 20 février 2015

(2) Is adult ADHD a childhood-onset neurodevelopmental disorder? Terrie Moffit et al., Evidence from a four decade longitudinal study, The American Journal of Psychiatry, May 2015 

(3) No child left undiagnosed. The latest ply to make childhood a disease, Allen Frances, Psychology Today, April 12 2014

(4) Traditional Chinese Medicine in the Treatment of ADHD: A Review, Child and Adolescent Psychiatric Clinics of North America, Xinqiang Ni et al., 2014 The first systematic review of traditional Chinese medicine (TCM) used in the treatment of attention-deficit/hyperactivity disorder (ADHD) in the English language.

(5) Complementary and Alternative Therapies in Childhood Attention and Hyperactivity Problems, Eugenia Chan et al., Journal of Developmental & Behavioral Pediatrics. 24(1):4-8, February 2003

(6) Behavior Therapy First for Young Children with ADHD, CDC Features

(7) National Prevalence of ADHD and Treatment: New statistics for children and adolescents, 2016, ADHD, CDC

(8) TDAH, Benoît Hammarrenger, Ph, AQNP

(9) La surveillance des TDAH porte sur l’ensemble de la population âgée de 1 à 24 ans, assurée par la RAMQ 

(11) Prévalence de l’usage des médicaments spécifiques au trouble du
déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) chez les
Canadiens de 25 ans et moins, INESS, État des pratiques, 2017

(12) 45 pédiatres sonnent l’alarme contre le Ritalin, Ils dénoncent la surmédicamentation des enfants québécois ayant reçu un diagnostic de TDAH, Dans une lettre ouverte sans précédent, 48 experts, dont 45 pédiatres, appellent à un «examen de conscience» de «toute la société qui se retourne trop facilement vers une pilule pour traiter tous les maux», une première. 31 janvier 2019, Le Journal de Québec

(13) TDAH et médicaments: si nous sommes allés trop loin, quoi faire? 18 février 2019, Le Journal de Québec

(14) MTA at 8 years: prospective follw-up of children treated for combined-type ADHD in a multisite study, Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry, Brooke S.G. Molina et al., vol. 48, #5, May 2009

(15) The preschool Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder treatment study (PATS) 6-year follow-up, Mark A. Riddle et al., Journal of the American Academy of child & adolescent psychiatry, vol. 52, #3, March 2013

(16) Raine ADHD study: long term outcomes associated with stimulant medication in the treatment of ADHD in children, Grant Smith et al. Department of Health, Government of Western Australia, 2010

(17) Do stimulant medications improve educational and behavioral outcomes in children with ADHD? National Bureau of Economics Research, Massachusetts, June 2013, Janet Currie et al.

(18) Ritalin may be sabotaging your kids, Bloomberg view, 3 juillet 2014, Janet Currie et Mark Stabile

(19) Cardiovascular Safety of stimulants in children with ADHD: a nationwide prospective cohort study, Journal of child and adolescent psychopharmacology, Dalsgaard Søren et al., vol. 24, #6, August 2014

(20) The Dawn Report, Emergency Department visits involving ADHD medications, Substance Abuse and Mental Health Services Administration (SAMHSA), January 24 2013

(21) New research finds 20 percent of college students abuse prescription stimulants, partnership for drug-free kids, November 19 2014

(22) Full report and key findings: the 2012 partnership attitude tracking study, sponsored by MetLife foundation, partnership for drug-free kids, Cassie Goldberg, April 22 2013

(23) Do ADHD drugs take a toll on the brain? Edmund S. Higgins, Scientific American, July-August 2009

(24) Randomized-controlled study of treating attention deficit hyperactivity disorder of preschool children with combined electro-acupuncture and behavior therapy, Sha Sha Li et al., Complementary Therapies in Medicine, Volume 18, Issue 5, October 2010

(25) Chai TQ. Clinical observation of acupuncture in the treatment of 155 cases of attention deficit hyperactivity disorder. J Chin Acupuncture 1999;(1):5–8

(26) Does acupuncture have a positive effect on school success in children? Demet TAS, Hakan Volkan ACAR aa Demet TAS, Department of Pediatrics, J Tradit Chin Med  August 15 2014 Ulus State Hospital

(26b) Effects of electroacupuncture on stress-related symptoms in medical students: a randomised placebo-controlled study, Dias M. et al., Acupunct Med. 2014 Feb;32(1):4-11.

(26c) Effectiveness of Acupuncture Therapy on Stress in a Large Urban College Population, Schroeder S et al. J Acupunct Meridian Stud. 2017 Jun;10(3):165-170.

(27) Acupuncture for Attention Deficit Hyperactivity Disorder (ADHD) in children and adolescents, Cochrane Systematic Review-Intervention Version, 13 April 2011, Shasha Li

(28) Ibid. (4)

(29) A Meta-analysis on Acupuncture Treatment of Attention Deficit/Hyperactivity Disorder, Ni XQ, Zhen Ci Yan Jiu. 2015 Aug;40(4):319-25

(30) Leng FN, Ling YX, Peng GC, et al. Clinical therapeutics of children with attention deficit hyperactivity Disorder. Beijing (China): People’ s Military Medical Publisher, 2010 

(31) TDAH? Pour en finir avec le dopage des enfants, J.-Claude St-Onge, Écosociété, 2015, ISBN 978-2-89719-210-5 pour les références des sections Efficacité, Effets secondaires, Potentiel d’abus