16 Déc L’Acupuncture et Le Pharmachien
L’Acupuncture dans Les Aventures du Pharmachien
Le 13 décembre 2019 est sorti un nouvel épisode sur l’acupuncture dans la série Les aventures du Pharmachien. Tout d’abord, j’aimerais remercier Mr. Bernard d’offrir cette opportunité de ramener la discussion sur l’acupuncture à l’avant-plan. Mr. Bernard avait déjà adressé le sujet de l’acupuncture dans le cadre de ses bandes dessinées humoristiques, mais ce, maladroitement, comme il l’admettra ensuite de lui-même sur sa propre tribune. Il s’était vu muselé suite à cette publication, qui avait fait l’objet de censure pour son contenu à l’égard de l’acupuncture.
L’attaque des pharmaciens envers la médecine traditionnelle chinoise est bien documentée. Le livre de l’historienne Tamara Venit Shelton décrit le phénomène. (1) En Amérique, ce phénomène de concurrence aurait débuté autour de 1870. Effectivement, la population américaine appréciait déjà les médecins chinois et leurs résultats à cette époque.
Plus récemment, Mr. Bernard soulevait, dans un entretien avec la revue Affaires Universitaires sur la désinformation; « Il y a plein de gens qui parlent à notre place, de nos sujets, ça n’a pas de bon sens, dénonce le pharmacien.« (2) Malgré ce discours éloquent, Mr. Bernard se prononce sur ce sujet pour lequel il ne détient aucune expertise: l’acupuncture.
Appels à l’autorité manqués
Dans sa démarche, Mr. Bernard mentionne qu’il aurait fait appel à l’Ordre des acupuncteurs du Québec. Or, il n’aurait pas été possible pour les parties de s’entendre.
Ensuite, Mr. Bernard se rabat sur un interview avec le secrétaire du Collège des médecins du Québec. Je vois mal en quoi le Collège des médecins pourrait avoir une position officielle en ce qui a trait l’acupuncture. Le Dr. Yves Robert le mentionne par ailleurs durant l’interview. Le Collège des médecins était responsable de l’encadrement de l’acupuncture de 1977 à 1995 au Québec. Cependant, depuis maintenant plus de 20 ans, c’est l’Ordre des acupuncteurs qui en est responsable.
Niveau de données probantes
Mr. Bernard prétend que la science ne serait pas claire en ce qui a trait l’efficacité de l’acupuncture et il se demande si les acupuncteurs ont des allégations exagérées au sujet de la portée de leurs traitements.
Pourtant, la science est maintenant plutôt limpide en ce qui a trait l’efficacité, la rentabilité et la sécurité de l’acupuncture pour quelques dizaines d’applications courantes.
Quoique qu’indisputés et largement ignorés dans la critique du Dr. Novella, interviewé durant l’épisode, les mécanismes d’action de l’acupuncture font l’objet d’un foisonnement de recherches. Les mécanismes en ce qui a trait le traitement de la douleur, l’inflammation, la rhinite allergique, entre autres, sont bien documentés. Que tous les mécanismes d’actions pour chacune des pathologies traitées efficacement par l’acupuncture n’aient pas encore été découverts à ce jour n’enlève rien à l’efficacité clinique de l’acupuncture. Par ailleurs, il existe plusieurs modèles d’explications systémiques des effets du traitement d’acupuncture, pour lesquels je suggère des lectures plus bas.
Effectivement, plusieurs traitements médicaux sont utilisés malgré une explication peu satisfaisante de leurs mécanismes d’actions spécifiques. Comme le souligne le Dr. Yves Robert du CMQ, ce sont les résultats, ou l’outcome, qui comptent le plus en terme de protection du public en santé. Laissons donc parler le public à ce sujet.
Efficacité de l’Acupuncture: ce qu’en disent les Québécois⚜️
Voici quelques chiffres tirés d’un sondage effectué auprès de 1000 patients québécois, organisé par une firme indépendante, mandaté par l’Association des acupuncteurs du Québec en 2017:
• 92 % des patients sondés disent avoir observé des résultats positifs à la suite de leurs traitements
• 75 % des répondants ont suivi moins de 15 traitements en acupuncture, dont près de la moitié d’entre eux ont eu moins de cinq traitements …
• 95 % des patients ont indiqué qu’ils consulteraient de nouveau un acupuncteur si les douleurs ou les symptômes pour lesquels ils ont été traités revenaient. » –AAQ
Efficacité de l’Acupuncture: ce qu’en dit la science
Notons que la réalité clinique de l’acupuncture dépasse effectivement la portée des listes présentées plus bas. Il ne faudrait pas comparer cette pratique à l’utilisation off label des médicaments. Sans contredit, des protocoles cliniques empiriques existent depuis des milliers d’années dans la littérature en acupuncture, pour plusieurs applications qui n’ont pas encore été réévaluées par la méthode scientifique.
Tout de même, la méthode scientifique actuelle reconnaît un niveau de données probantes de grades modérés à élevés pour l’efficacité de l’acupuncture dans quelques dizaines de troubles de santé. Voici une liste de 47 de ces applications.
Les données suivantes sur l’efficacité de l’acupuncture sont tirées de la revue de littérature de McDonald et Janz, parue en 2017, (3) qui a le mérite de bien classifier le niveau de données probantes en ce qui a trait la recherche scientifique publiée à ce jour au sujet de l’acupuncture.
Niveau de données probantes élevées:
Ostéo-arthrite du genou
Douleur chronique lombaire
Rhinite allergique (perannuelle et saisonnière)
Céphalée chronique
Céphalée de tension
Prophylaxie contre la migraine (traitements préventifs de la migraine récurrente)
Douleurs postchirurgicales
Nausée/vomissement periopératoires
Vomissement suite à la chimiothérapie
Niveau de données probantes modérées:
Anxiété
Insomnie
Dépression
Constipation
Côlon irritable
Trouble de stress post-traumatique
Cessation du tabac (jusqu’à 3 mois)
Asthme chez l’adulte
Obésité
Sciatalgie
Épincondylite
Douleur au cou
Douleur au talon
Douleur lombaire aiguë
Douleur de l’articulation temporo-mandibulaire
Conflit sous-acromial de l’épaule aigu (avec exercices)
Douleur au dos et au bassin durant la grossesse
Douleur durant l’accouchement
Douleur pelvienne chronique
Douleur de prostatite
Sécheresse oculaire
Hypertension (avec médication)
Bouffées de chaleur de la ménopause
Insomnie de périménopause et de postménopause
Arthralgie induite par anti-aromatase
Syndrôme des jambes sans repos
Modulation du seuil de perception sensoriel
Accident vasculaire cérébrale phase aiguë
Réhabilitation AVC
Insomnie post-AVC
Douleur à l’épaule post-AVC
Spasticité post-AVC
Schizophrénie (avec médication)
Anesthésie dans le cadre de la craniotomie
Anesthésie ambulatoire
Douleur induite par le cancer
Fatigue induite par le cancer
Récupération suite à résection une pour le cancer colorectale
Mécanismes du traitement d’Acupuncture⚔️
Voici une synthèse vidéo (en anglais) de l’un des mécanismes d’actions biochimiques du traitement d’acupuncture, préparé par l’organisme Evidence Based Acupuncture:
Je recommande également la vulgarisation habilement résumée par un collègue acupuncteur, également chercheur et professeur dans le même domaine, Dr. John McDonald.
Pluralité des modélisations physiologiques
Pour référer à un autre point soulevé par Mr. Bernard, il existe plusieurs modélisations physiologiques en médecine chinoise. Cela devrait être une source d’inquiétude selon sa perspective. Le fait que plusieurs systèmes de traitements ou écoles de pensées -auriculothérapie, points hors méridiens, etc.- soient utilisés dans la pratique clinique n’enlèvent rien à l’efficacité de l’acupuncture non plus. Cette pluralité de modalités est en fait une des richesses cliniques de cette médecine traditionnelle. C’est d’ailleurs la pratique qui prend plus de temps à maîtriser et entre autres pourquoi les acupuncteurs sont soumis à la formation continue au Québec en vertu des lignes directrices de l’Ordre des acupuncteurs.
Spécificité des points d’Acupuncture
Les points d’acupuncture décrits par la médecine traditionnelle chinoise existent bel et bien! D’un point de vue scientifique, il y a aussi des données émergentes en ce qui a trait les caractéristiques anatomiques des points d’acupuncture ainsi que les mécanismes spécifiques à ces sites anatomiques.
Voici quelques dénominateurs communs de ces sites de biostimulation appelés « points d’acupuncture »
- Les points d’acupuncture sont réputés être des sites de moindre résistance électrique, tel que l’on peut aisément le mesurer à l’aide d’un appareil de mesure utile pour l’électricien, l’ohmmètre. Les appareils spécifiques à l’électroacupuncture viennent avec une sonde permettant de localiser de manière instrumentale ses sites en question.
- Les mastocytes et les cellules nerveuses partagereaient des locations anatomiques périvasculaires (autour des vaisseaux sanguins). Ces 2 types de cellules, les mastocytes et les cellules nerveuses, se retrouveraient en abondance à la situation anatomique des points d’acupuncture. On comprend maintenant que les points d’acupuncture ont en commun de représenter des plexus où se rencontrent en abondance ces cellules spécifiques. La stimulation périphérique par acupuncture de ces points bien précis induit la libération d’histamine par les mastocytes. L’histamine excite les récepteurs dans les neurones sensoriels primaires et conduit à une interaction avec les récepteurs du système nerveux, pouvant ainsi affecter l’ensemble des fonctions de l’organisme. Les cellules du système immunitaire localisées aux points d’acupuncture joueraient donc un rôle clé dans la réponse à l’acupuncture.(4)
- Une des raisons pour lesquelles il vaut mieux être acupuncteur pour utiliser les aiguilles d’acupuncture: elles fonctionneraient pleinement lorsqu’on pique les points d’acupuncture, effectivement! Des chercheurs ont mesuré un biomarqueur, le monoxyde d’azote (NO), pour arriver à la conclusion que l’effet réellement positif de l’acupuncture sur la circulation sanguine se manifeste complètement lorsqu’on pique les points d’acupuncture, à proprement dit. (5)
- Lorsqu’on compare les résultats d’imageries par résonance magnétique fonctionnelle de patients ayant subis une stimulation de faux points d’acupuncture, à ceux ayant effectivement reçu un traitement d’acupuncture, sur des points d’acupuncture, les changements subsistent après le traitement seulement chez ceux ayant bénéficié de l’intervention réelle sur de véritables points d’acupuncture. (6) (7)
Comparaison de l’Acupuncture à d’autres interventions
Le Dr. Novella compare l’acupuncture à un léger massage. Il s’agit d’une opinion.
Voyons ici ce que des données probantes sérieuses ont à dire en termes comparatifs, pour 2 troubles de santé très courants, la sciatalgie et l’ostéo-arthrite du genou.
Ordre de la taille d’effet, par interventions, sur la sciatalgie
Effet global
Biomédicaments (modulateurs de la TNF)
Acupuncture
Manipulation
Interventions peropératoires
Injections péridurales
Stimulation de la moelle épinière
Chirurgie du disque
Non-opioïdes
Sensibilisation et conseils
Chimionucléolyse
Physiothérapie passive
Modulateurs neuropathiques
Repos
Traction
Discectomie percutanée
Opioïdes
Exercices thérapeutiques
Soins usuels
Injection intradiscal
Traitement par radiofréquences
Effet sur l’intensité de la douleur
Biomédicaments (modulateurs de la TNF)
Acupuncture
Interventions peropératoires
Modulateurs neuropathiques
Injections péridurales
Chirurgie du disque
Manipulation
Chimionucléolyse
Exercices thérapeutiques
Non-opioïdes
Soins usuels
Traction
Physiothérapie passive
Opioïdes
Discectomie percutanée
Traitement par radiofréquences
Sensibilisation et conseils
Repos
Ordre de rang de traitements physiques pour la douleur de l’ostéo-arthrite du genou
Acupuncture
Balnéothérapie
Acupuncture sham
Exercices musculaires
Tai Chi (Tai Ji Quan)
Perte de poids
Exercices aérobiques
MacPherson et al. résument bien: l’acupuncture est plus efficace que les soins usuels et l’acupuncture placebo (sham acupuncture) pour la douleur chronique, sur la base des données les plus robustes, provenant d’essais cliniques de haute qualité, portant sur l’acupuncture dans le traitement de la douleur chronique. (10)
Taille d’effet des interventions complexes
L’essai randomisé contrôlé à double aveugle: un gold standard immuable?
La taille d’effet de l’acupuncture est constamment sous-évaluée dans les essais randomisés contrôlés par un groupe placebo. Cette déformation propre à l’essai randomisé contrôlé n’est pas un phénomène isolé à l’acupuncture. En effet, les interventions chirurgicales, la psychiatrie, sont aussi des interventions cliniques complexes courantes de la vie réelle qui ne peuvent pas non plus être évaluées correctement à l’aide du gold standard de l’essai randomisé contrôlée à double aveugle.
Secondairement, la pratique de la polypharmacie, c’est-à-dire l’utilisation de plus d’une seule molécule pour un traitement pharmacologique, un phénomène assez courant en pratique, n’est pas ancrée dans des données probantes provenant du standard de l’essai randomisé contrôlé à double aveugle portant sur une molécule individuelle. C’est pourtant notamment ce modèle de recherche qui mène aux autorisations de commercialisation des produits pharmaceutiques. (11)
On se concentrera ici sur les études portant sur l’acupuncture. Une des raisons principales de la sous-évaluation habituelle de la taille d’effet est que les aiguilles sham, ou fausses aiguilles -les aiguilles placebos- ne constituent pas un véritable groupe contrôle au sens strict. C’est bien simple: celles-ci ont été démontrés actives. Un placebo est supposé inerte, pour pouvoir comparer avec le traitement à l’étude, supposé actif. Dans une méta-analyse de 37 études cliniques, impliquant au total 5 754 patients, Linde K et al. a démontré que les effets spécifiques à l’intervention dénommée sham acupuncture sont modérément larges. (12)
De plus, historiquement, parmi les 9 aiguilles décrites dans le Ling Shu, 2 d’entre elles ne servaient pas à percer la peau, mais bien à faire une forme d’acupression. On utilise donc ce type d’aiguilles -ayant été supposées à tort inactives par la méthodologie du sham needle- pour l’élaboration et la réalisation de protocoles cliniques en fait bien actifs, et ce, depuis les débuts de la pratique de l’acupuncture telle qu’elle est utilisée aujourd’hui.
Les aiguilles filiformes, minces comme un cheveu, sont les plus utilisées et les plus connues pour la pratique clinique contemporaine de l’acupuncture. Cependant, les autres aiguilles ne sont pas totalement exclues de la pratique d’aujourd’hui, bien qu’elles seraient plutôt réservées à des pratiques spécifiques. Les techniques d’aiguilles sont également décrites dans le Ling Shu, qui sont au nombre de 26 manipulations distinctes. Outre l’aiguille filiforme et les 2 aiguilles plus élimées mentionnées plus haut, 2 aiguilles seulement étaient réservées à percer les capillaires ou vaisseaux sanguins pour la saignée, l’aiguille à pointe de flèche et l’aiguille prismatique, aujourd’hui remplacées par la lancette et l’aiguille triangulaire. Mr. Bernard fait faux bond donc aussi dans sa description des aiguilles d’acupuncture d’origine.
Réécrire l’histoire…Et dire un peu n’importe quoi
Effectivement, Mr. Bernard, qui ne nie pas être un total néophyte de l’acupuncture, n’hésite pourtant pas à réécrire l’histoire de l’acupuncture! La partie la plus humoristique, mais qui pourrait sembler raciste: selon son bonhomme animé, le fait qu’un collectif d’auteurs aient contribué à la rédaction d’un ouvrage invaliderait celui-ci. Assez surprenant de la part de quelqu’un qui se dit passionné d’études et publications scientifiques. Très rares sont celles qui soient publiées par une seule et même personne.
Les allégations tenues par Mr. Bernard au sujet de l’histoire de l’acupuncture sont encore un peu plus drôles que ses bandes dessinées. La fausse histoire de l’acupuncture est d’ailleurs une narration populaire dans le monde du pseudo-scepticisme. L’acupuncture n’a jamais disparue en Chine. Elle a été retirée de l’Imperial Medical Academy comme sujet d’étude sous la dynastie Qing, et fût également ‘bannie’ sous la gouvernance du Kuomingtang, l’un des premiers partis politiques de la République de Chine, mais ce qui arriva c’est qu’elle est simplement passée à un statut plus ‘underground’ à ce moment. Sous Mao, les collèges de médecine traditionnelle chinoise et les instituts de recherche ont été créés. Mais Mao n’a pas ‘ramené’ l’acupuncture. L’acupuncture a toujours été présente, même à travers sa période plus marginale.
Qualité des données soulevée⚖️
La recherche en Chine fait parfois l’objet de critique véhémente. Il ne faut pas perdre de vue que ce genre de critique est aussi parfois une forme de racisme. Et oui, la recherche clinique qui est publiée en Chine est de qualité variable, comme n’importe quelles autres recherches publiées ailleurs. Le problème de la qualité des données publiées est un phénomène mondial, auquel la communauté scientifique internationale ne fait que commencer à s’intéresser: pensons notamment aux publications négatives de la recherche pharmaceutique sponsorisée, qui ne sont pas publiées. (13)
Mr. Bernard part d’une fausse prémisse lorsqu’il affirme en généralisant que les revues systématiques sur l’acupuncture qui arrivent à des conclusions positives au sujet de l’acupuncture seraient contaminées par des études mauvaise qualité. En général, ce qu’il faut comprendre, c’est que les études mauvaise qualité sont exclues des revues systématiques, peu importe le pays d’origine, basé sur une analyse de risque du biais. Dr. Novella ignore également dans son entrevue ces outils utilisés dans l’évaluation critique de la qualité des recherches retenues dans les revues systématiques portant sur l’acupuncture.
Recommandations cliniques favorisant l’Acupuncture
Prenons en exemple quelques rapports internationaux au sujet de la pratique de l’acupuncture. Les publications notamment faites aux États-Unis par l’Agency for Healthcare Research and Quality, (14) l’ICER, (Institute for Clinical And Economic Review) (15) et le département US Veteran Affairs. (16) Notons également celui de la Nouvelle-Zélande, fait par l’organisme gouvernemental Accident Compensation Corporation. (17) Ces analyses ont tous, minimalement, trouvé des données probantes de qualité modérée, définissant l’acupuncture comme étant sécuritaire et efficace.
Il y aurait présentement pas moins de 13 675 études cliniques sur l’acupuncture enregistrées dans le Cochrane Register of Clinical Trials. Les dernières données de Stephen Birch et al. démontrent qu’il y a 4 522 recommandations positives pour l’utilisation de l’acupuncture en pratique clinique, selon 2 217 publications différentes. (18)
La Joint Commission aux États-Unis a émis le mandat suivant aux hôpitaux accrédités: ils doivent tous recommander officiellement des options non-pharmacologiques pour la gestion de la douleur, et ce depuis le 1er janvier 2018. Parmi celles-ci l’acupuncture est l’approche non-pharmacologique supportée par la base de données probantes la plus solide. (19)
Sécurité de la pratique de l’Acupuncture
Il n’y aurait aucun risque de sécurité sérieux avec l’acupuncture dans un contexte de pratique réglementée.
Malheureusement, la médecine moderne ne pourrait pas toujours en dire autant. Aux États-Unis, la 3e cause de mortalité constitue…roulement de tambour…les erreurs médicales de la médecine moderne! (20) (21)
Santé!
Remerciements
Je tiens à remercier mon collègue Australien Dr. John McDonald pour sa participation à la formulation de ce texte, mais avant tout pour ses travaux de recherche et de sensibilisation aux données probantes en acupuncture. Dr. John McDonald a débuté son étude de l’acupuncture en 1971. Il enseigne l’acupuncture depuis 1977. Il publie à titre de chercheur et vulgarisateur à la fois. Il est également vice-président de la division recherche de l’organisme Acupuncture Now Foundation. Il a complété une thèse s’intitulant The Effects of Acupuncture on Mucosal Immunity in the Upper Respiratory Tract. Il a publié en 2017 The Acupuncture Evidence Project: A Comparative Literature Review, pour lequel il fut primé. Il a aussi publié plusieurs articles peer-reviewed, des rapports académiques, des livres, participé à la rédaction de white papers, en plus de publications s’adressant au grand public.
Références
(1) Attacks on Purported Quacks. How legislation targeted Chinese doctors in America. By Tamara Venit Shelton, Excerpt From Herbs and Roots: A History of Chinese Doctors in the American Medical Marketplace, Tamara Venit Shelton, Yale University Press, 2019 ”Regular physicians recognized Chinese doctors as competitors as early as 1870…A newspaper article on Chinese medicine noted, “In San Francisco, the regular physicians complain bitterly of the inroads made upon their incomes by the Chinese doctors, and they will make an effort to keep the healing business entirely in their own hands.” … Professional pharmacists also joined the push to restrict Chinese physicians. As early as 1893, a New Mexico newspaper reported, “The druggists of Las Vegas are persecuting a Chinese doctor under the provisions of the pharmacy act.” In 1907 the California State Board of Pharmacy identified the Chinese as the “most flagrant violators” of state medical laws and vowed to “pay particular attention” to them. The Los Angeles branch of the American Pharmaceutical Association devoted time at their meetings to discuss the popularity and dangers of Chinese drugs circulating in the city…’’ » December 2019
(2) Le devoir des scientifiques de dénoncer la désinformation, Andréanne Apablaza, Affaires Universitaires, décembre 2019
(3) The Acupuncture Evidence Project, A comparative Litterature Review, John McDonald, Stephen Janz, Australian Acupuncture and Chinese Medicine Association, AACMA, 2017
(4) A mathematical model of histamine-mediated neural activation during acupuncture, Na Yin et al., Biomechanics and Modeling in Mechanobiology, October 2017, Volume 16, Issue 5, pp 1659–1668, 2017
(5) Response of Local Nitric Oxide Release to Manual Acupuncture and Electrical Heat in Humans: Effects of Reinforcement Methods, Sheng-Xing Ma, Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine Volume 2017, Article ID 4694238, 8 pages, 2017
(6) Divergent neural processes specific to the acute and sustained phases of verum and sham acupuncture, J Magn Reson Imaging, Liu J. et al., 2010
(7) Difficulties choosing control points in acupuncture research. Response: commentaire: Differential cerebral response, measured with both EEG and fMRI, to somatosensory stimulation of a single acupuncture point vs. two non-acupuncture points, Frontiers in human neuroscience, 10, 404, Nierhaus et al., 2016
(8) Comparative clinical effectiveness of management strategies for sciatica: systematic review and network meta-analyses, Spine J, Lewis et al., 2015
(9) Acupuncture and other physical treatments for the relief of pain due to osteoarthritis of the knee: network meta-analysis, Corbett et al., 2013
(10) Acupuncture for chronic pain and depression in primary care: a programme of research. Programme Grants for Applied Research. Southampton (UK): NIHR Journals Library, MacPherson et al., 2017
(11) Why randomized controlled trial are inappropriate for acupuncture research, John McDonald, Journal of Chinese Medicine, no 119, 2019
(12) How large are the nonspecific effects of acupuncture. A meta-analysis of randomized controlled trials. BMC Medicine, 8, 75, Linde K et al., 2010
(13) Trial sans Error: How Pharma-Funded Research Cherry-Picks Positive Results [Excerpt], Ben Goldacre, Scientific American, 2013
(14) Noninvasive Nonpharmacological Treatment for Chronic Pain: A Systematic Review, Systematic Review, Effective Health Care Program, June 2018
(15) Cognitive and Mind-Body Therapies for chronic low back and neck pain: effectiveness and value, Response to public comments on draft evidence report, Prepared for The California Technology Assessment Forum, Jeffrey A. Tice et al. , 2017
(16) Evidence Map of Acupuncture, Report number: 05-226; 2013, Affiliation: Veterans Affairs Evidence-based Synthesis Program, Stephanie L Taylor et al., January 2014
(17) Evidence-Based Review, Effectiveness and Safety of Acupuncture Interventions for the Treatment of Musculoskeletal Conditions, International Center for Allied Health Evidence, University of South Australia, Meagan Stephenson, 2017
(18) Overview of treatment guidelines and clinical practical guidelines that recommend the use of acupuncture: a bibliometric analysis, Stephen Birch et al., The Journal of alternative and complementary medicine vol. 24, no. 8, 2018. Chiffres dans l’article ici présent à jour en fonction de la présentation de la conférence de Stephen Birch dans le cadre du World Scientific and cultural dialogue on acupuncture (WSDA) à Paris dans le programme des activités de la Journée Internationale de l’Acupuncture organisée à l’UNESCO, novembre 2018
(19) New Joint Commission advisory on non-pharmacologic and non-opioid solutions for pain management, Evidence-based, non-opioid treatment options for pain highlighted Tuesday, August 28 2018
(20) Makary MA, Daniel M. Medical error-the third leading cause of death in the US. BMJ 2016;353:i2139. doi:10.1136/bmj.i2139, 2016
(21) Site web de l’organisme Evidence Based Acupuncture. Ancient Medicine. Modern Research. Evolutionary Thinking. Better health through better information about acupuncture’s scientific evidence
À propos de l’auteur✍
Olivier Roy, Acupuncteur. En date de 2019, Olivier Roy compte 15 ans d’expérience en tant que professionnel de la santé. Les 13 dernières années ont été dédiées à la pratique clinique de l’acupuncture, dont l’acupuncture obstétrique, l’acupuncture pédiatrique, l’acupuncture dans le cadre de protocoles de fertilité, l’acupuncture pour la performance sportive, l’acupuncture dans la réhabilitation de blessures pour les sportifs professionnels, mais aussi ceux qui font ça dans leur salon, les retraités qui ont décidé de rester actifs, et aussi les voyageurs, venus de loin pour trouver l’expertise québécoise en acupuncture. Olivier Roy mène une pratique occupée à Montréal et administre aussi régulièrement des traitements d’acupuncture aux patients en milieu hospitalier.
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